• Je me sens coupable d'avoir besoin de me travestir

     

    C'est (malheureusement) normal, c'est classique, et ça passera, en comprenant que le travestissement n'a absolument rien de condamnable. S'habiller ou s'identifier à 'l'autre sexe' ne regarde que vous, et ne porte préjudice à personne. Vous n'êtes coupable de rien.

    La culpabilité est un sentiment autodestructeur que beaucoup de transsexué(e)s ou travesti(e)s affrontent à un moment de leur vie. Elle ne mène à rien, et un bon moyen de l'éradiquer est de comprendre son origine :

    Tous les parents 'normalement constitués' apprennent à leurs enfants un ensemble de valeurs morales que ces derniers acceptent aveuglément sans les remettre en question. Ces valeurs sont enrichissantes, dans le sens où elles donnent des points de repères et forgent la personnalité, qu'on les accepte ou qu'on les rejette (comme c'est fréquent à l'adolescence p. ex.). Certaines de ces valeurs sont nécessaires à une vie aussi harmonieuse que possible en communauté : "il ne faut pas tuer", "il ne faut pas voler", etc. La plupart de ces préceptes moraux sont très difficiles à remettre en cause, une fois ancrés dans la conscience de l'individu.

    Le sentiment de culpabilité surgit quand on agit en contradiction à une règle morale que l'on a intégrée. Par exemple, si je tue quelqu'un, je serai certainement rongée par un sentiment de culpabilité, car il est gravé quelque part dans ma conscience, depuis ma plus tendre enfance, que tuer est mal. Le sentiment de culpabilité est d'ailleurs un conflit purement intérieur qui n'a rien à voir avec la peur des autres : même si mon crime est parfait, et que personne ne me démasquera jamais, je me sentirai coupable.

    Malheureusement, la société humaine nous apprend d'habitude aussi des valeurs morales absurdes, comme celles qui disent comment l'on 'doit' se comporter, ou s'habiller, en fonction de son sexe. Bien que cela soit sans fondement ni utilité pour la communauté et les individus, il n'est p. ex. pas communément admis qu'un homme se maquille ou porte des vêtements considérés comme 'typiquement féminins'. Beaucoup de personnes vivent depuis l'enfance avec de tels préjugés, sans jamais les remettre en question, et les transmettent ensuite tels quels à leurs enfants.

    Pour la plupart des personnes, ces préjugés sont sans grande conséquence : p.ex. un homme qui ne ressent ni l'envie ni le besoin de se balader en jupe se fiche éperdument de remettre en question le précepte qui dit que 'les hommes ne doivent pas porter de jupe'. Mais pour les travesti(e)s ou les transsexué(e)es, cela produit un problème réel, car il y a un conflit entre :

    d'une part, un besoin viscéral de s'identifier à 'l'autre sexe', d'adopter p.ex. ses codes vestimentaires, pour se sentir soi-même (rien ne sert de lutter contre ce besoin, de se dire "j'arrête")

    d'autre part, un sentiment de culpabilité qui naît aussitôt de cette transgression morale (vous vous dites "je fais quelque chose de mal" parce qu'on vous a appris que "c'est mal", sans justification)

    Ce sentiment de culpabilité peut disparaître uniquement si vous comprenez pourquoi il est là, et pourquoi il n'a pas lieu d'être. Arriver à comprendre que vous ne faites de mal à personne et que vous n'êtes donc coupable de rien, c'est le seul moyen de supprimer ce conflit interne.

     


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  • C'est décidé, demain j'arrête de me travestir

     

    On peut arrêter de se travestir ... pendant 2 jours, 2 semaines, peut-être 2 mois ou 2 ans. Mais espérer s'arrêter pour la vie est une illusion et une erreur.

     

    Illusion, car le travestissement, quelle que soit sa motivation, est manifestement un besoin qui fait partie de vous. Lutter contre ce besoin serait lutter contre vous-même, et ce serait une tentative vouée à l'échec autant que destructrice pour votre psychisme.

    Erreur, car si actuellement vous vous sentez coupable de vous travestir, vous risquez, si vous vous forcez à arrêter de vous travestir, de créer en vous un sentiment de culpabilité encore plus destructeur : vous vous reprocherez bientôt de ne pas vivre votre vraie vie. Rien n'est plus dévastateur pour votre psychisme, à témoins beaucoup de personnes transsexuées qui se sont reniées durant toute leur vie, au point d'en arriver au bord du suicide, avant d'enfin s'assumer pour de bon.

    Il n'y a rien de mal ni de honteux dans le travestissement, il est tout simplement une forme d'expression de votre personnalité : la meilleure chose à faire est de l'accepter et de ne pas aller à contre-courant. C'est l'attitude la plus honnête envers vous même, et la seule qui ne soit pas vouée à l'échec, tôt ou tard. Lisez aussi l'article 'Je me sens coupable d'avoir besoin de me travestir.

     


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  • Dois-je me faire 'guérir', voir un psychiatre, prendre des hormones ?

     

    Me faire guérir ?

     

    Vous n'êtes pas malade, il n'y a pas lieu de vous guérir. Bien que figurant sur une liste 'officielle' des maladies mentales (tout comme l'homosexualité jusqu'il n'y a pas si longtemps), le transgénérisme (appelé à tort transsexualité ou transsexualisme) n'est pas une maladie, ni mentale ni autre, mais un phénomène qui existe naturellement depuis la nuit des temps. Il faut arriver à l'accepter et à vivre avec, car on est transgenre à vie.

     

    Voir un psychiatre ?

     

    Pourquoi pas, à condition de savoir pourquoi vous y allez :

    Pour ne plus être transgenre ? Ne plus ressentir le besoin de s'habiller ? Sans doute pas. Si vous avez essayé en vain d'arrêter de vous habiller, si vous avez fait au moins une fois l'expérience de sortir ainsi, et si après cela, l'envie de recommencer est toujours là, c'est que ce qui vous motive est quelque chose de très profond qui fait partie de votre personnalité (et non pas une névrose ou psychose qu'on pourrait soigner). D'ailleurs, un psychiatre consciencieux ne considérera pas les personnes transgenre comme des malades qu'il doit guérir.

    Pour m'aider à me sentir moins coupable ? A m'accepter ? A mieux me connaître pour savoir quel compromis est bon pour moi ? C'est une raison valable. Il y a des personnes qui arrivent à faire cela toutes seules, mais parfois, une aide professionnelle est utile. N'oubliez néanmoins pas que :

    - Le psychiatre ne fera que vous aider, le vrai travail de remise en question, c'est à vous de le fournir.

    - Un suivi psychiatrique ne servira a rien si en dehors de cela, vous continuez à vous cacher. Pour se connaître et s'accepter, il faut sortir du placard, vivre sa vraie personnalité dans la société, sans quoi, on tourne en rond et on se fait du mal. Si la réflexion sur vous-même (avec ou sans aide professionnelle) est le moteur de l'acceptation de vous-même, vos expériences vécues au grand jour en sont le combustible.

    - Les médecins ne sont pas les seules personnes capables de vous aider à passer cette première étape difficile, et d'autres personnes peuvent vous apporter un soutien précieux : groupes de support, ami(e)s qui ont vécu la même chose, souvent les ami(e)s non concerné(e)s et la famille aussi. Il est même très important de chercher le contact de vos proches, car leur soutien peut énormément faciliter votre vie (tout comme leur hostilité peut d'ailleurs peser très lourd, mais dans ce cas d'autres personnes pourront vous aider). Ne négligez pas ces opportunités.

     

    Prendre des hormones ?

    Non ! En tout cas pas sans mûre réflexion et sans suivi médical.

    D'abord, les hormones ne guérissent rien, ni votre souffrance intérieure, ni le comportement de la société envers vous. Elles peuvent modifier (en partie) votre apparence physique, mais ce n'est pas cela qui fera de vous une femme, ou qui vous aidera forcément à vous sentir mieux dans votre peau. Les hormones ne corrigeront pas tout votre corps. Et un 'nouveau' corps ne résoudra pas tous vos problèmes. Il faut 'être femme' avant tout traitement médical (d'ailleurs, si vous ne vous sentiez pas femme dans un corps d'homme, vous ne seriez pas transgenre, non ?), on ne 'devient' pas femme, surtout pas par la prise d'hormones ! (Et bien sûr, la même chose vaut pour les personnes transgenre femme-vers-homme)

    Ensuite, les hormones transformeront très fortement votre vie personnelle et sociale (bien plus que la chirurgie, qui est largement surestimée à cet égard, à notre avis) : il est impossible de suivre un traitement hormonal sans montrer tôt ou tard votre vraie personnalité au grand jour, c'est-à-dire que ce traitement vous forcera bientôt à entreprendre votre transition personnelle et sociale vers votre nouvelle vie. Bref, traitement hormonal égale vie publique dans votre véritable identité (donc en femme ou en homme, selon votre cas), une fois pour toutes. C'est donc une décision lourde de conséquences, à laquelle il faut bien réfléchir.

    Et puis surtout, les hormones ne sont pas des jouets, mais des médicaments à prendre au sérieux : leurs effets principaux sont irréversibles, leurs effets secondaires (autant physiques que psychiques) ne sont pas négligeables, et elles comportent des risques réels pour votre santé, si vous les prenez sans suivi médical. C'est donc tout sauf une bonne idée de vous lancer dans la prise d'hormones sur un coup de tête. Nous savons qu'il n'est pas difficile de se procurer des hormones autrement que sur prescription médicale, mais nous vous déconseillons formellement cette voie : vous y risquez votre santé, et même votre vie. Notre maître-mot est : La santé d'abord !

    De toutes façons, il n'y a pas d'urgence : commencez par sortir de votre 'placard', acceptez-vous, sentez-vous moins coupable, amusez-vous dans votre nouvelle peau, informez vos proches (ils apprendront tout de toute façon, ils ne sont ni sourds ni aveugles), puis réfléchissez seulement aux hormones quand tous ces points seront réglés et que vous vous sentirez à peu près stabilisé(e). Ensuite consultez un médecin capable d'assurer votre suivi médical régulier, et faites-vous prescrire les hormones adaptées à votre cas.

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  • Où trouver des hormones ?

     

    Chez un médecin, et non pas au marché noir, de préférence !

     

    Pourquoi ? Lisez ce qui suit :

     

    Les médecins généralistes

     

    A moins d'avoir une relation de confiance exceptionnelle avec votre médecin traitant, et de savoir avec précision ce que vous faites (connaissance approfondie de l'endocrinologie et recul suffisant à vous assurer que vous faites le bon choix), vous pouvez oublier cette solution.

    Aucun médecin généraliste consciencieux ne vous préscrira des hormones sur simple demande, car la thérapie hormonale pour les transgenre sort de son domaine de compétence, et il ne prendra donc pas le risque de vous accompagner dans une décision irréversible sans la bénédiction d'un spécialiste censé être compétent.

    Si malgré tout, vous dénichez un généraliste peu scrupuleux prêt à vous prescrire tout et n'importe quoi en échange du prix de la consultation, méfiez-vous : prendre des hormones est une chose, déjà suffisamment risquée en soi, mais en assurer le suivi médical nécessite quelqu'un de sérieux qui sait ce qu'il fait.

    Dernier point, si vous optez malgré tout pour cette solution : n'essayez pas de vous faire rembourser vos hormones, si vous ne voulez pas que votre médecin généraliste subisse des interrogatoires pénibles de la part du médecin-conseil de la Sécurité Sociale, et si vous voulez éviter les questions intimes en provenance de votre mutuelle. De toutes façons, le traitement hormonal ne revient pas forcément cher, on peut même s'en sortir à des tarifs presque négligeables (nous fonctionnons nous-mêmes avec des budgets aux alentours de 15 à 20 euros par mois : une sortie au restaurant revient plus cher que ça).

     

    Les spécialistes

    On les appelle 'endocrinologues' (spécialistes des mécanismes endocriniens, donc des hormones).

    Un endocrinologue acceptera de vous prescrire des hormones à condition que vous soyez d'abord passé(e) par la case 'psychiatre', qui lui attestera que vous en avez réellement besoin (car vous êtes 'vraiment' transgenre) et lui évitera d'éventuels problèmes avec la justice. Hélas, très peu d'endocrinologues ont une réelle expérience dans le traitement des personnes transgenre, et souvent ils essaient de leur imposer un régime médicamenteux inadapté qu'ils ont trouvé dans les 'recherches' publiées par quelque confrère considéré comme une autorité en la matière. L'ennui étant que plusieurs de ces 'papes' du traitement hormonal des transgenre persistent depuis des décennies dans leurs erreurs manifestes et ne sont reconnus comme autorités que parce que leurs confrères sont trop commodes pour entreprendre leurs propres recherches.

    Votre médecin n'est pas dans votre corps, et même s'il connaît son métier, il ne saura pas forcément toujours quels médicaments sont les mieux adaptés à votre cas, surtout dans une matière aussi complexe que les traitements hormonaux. Vous avez donc tout intérêt à observer attentivement votre corps et à signaler à votre médecin tout ce qui ne va pas : réactions adverses à un médicament , doses inadaptées, effets secondaires etc. Sachez qu'il n'existe aucun traitement médicamenteux 'standard' ou 'type' pour les personnes transgenre, et que dans chacune des grandes familles de médicaments dont nous avons besoin, il existe plusieurs substances équivalentes entre elles qui ont chacune ses avantages et inconvénients : il n'existe par conséquent pas de vérité absolue dans ce domaine. Un médecin intelligent vous écoutera, discutera avec vous et adaptera votre traitement à vos besoins. Si vous avez l'impression de ne pas être écouté(e), changez de médecin : ses avis ne sont pas parole d'évangile, et ce qui compte à la fin est votre santé, pas ses opinions, aussi professionnel soit-il.

    Si malgré tous ces avertissements, vous vous risquez à prendre des hormones procurées par d'autres moyens (médecin complaisant, marché noir ou fausses ordonnances), vous pouvez néanmoins toujours consulter un endocrinologue afin d'obtenir un avis professionnel et un minimum de suivi. En essayant deux ou trois, vous en trouverez probablement un qui acceptera de vous suivre, et c'est une sécurité qui peut vous éviter de graves déboires de santé. Ceci étant dit, nous vous déconseillons cette voie 'inofficielle'.

     

    Le marché noir

     

    Les possibilités sont nombreuses, mais attention :

     

    Avec un peu d'astuce, on peut se procurer tout ce que l'on veut, y compris des produits très puissants et très dangereux. Vous avez intérêt à savoir exactement ce que vous faites car les hormones et leurs effets sont un terrain miné dans lequel même les spécialistes ont beaucoup de mal à se retrouver. N'hésitez pas à demander l'avis d'un professionnel (endocrinologue ) sur votre traitement 'maison'. Il vaut mieux écouter quelques reproches tout en étant pris(e) en charge plutôt que vous ruiner la santé pour de bon.

    En plus du risque de payer X fois le prix normal pour ce que vous vous procurez, vous courez surtout le risque d'acheter des médicaments trafiqués, ou bricolés dans une arrière-cour, qui ne contiennent souvent pas ce qui est indiqué et pourront vous attirer de gros ennuis de santé imprévisibles. Vérifiez toujours la provenance de ce que vous achetez et le sérieux de ceux à qui vous achetez vos hormones (de l'intermédiaire autant que du fabricant). Il est possible de trouver des produits sérieux sur le marché noir, mais pourquoi perdre du temps et de l'argent à les rechercher, tout en courant des risques, quand on peut obtenir les mêmes produits de manière légale, à une fraction du prix 'au noir', et avec une garantie de qualité ? Nous savons que beaucoup de personnes transgenre agissent ainsi par peur et sentiment de culpabilité, mais nous estimons qu'elles courent des risques inutiles tout en engraissant une mafia qui n'a rien à envier aux trafiquants de drogue intercontinentaux. Ne jouez pas à la roulette russe avec votre santé !

    N'oubliez pas non plus qu'en France, lorsque vous faites votre chemin transgenre tout(e) seul(e), sans l'aide de médecins, on pourra facilement vous refuser tout changement de papiers d'identité. Le parcours 'officiel' selon les règles (tout à fait arbitraires, car il n'existe en France aucune législation sur la transidentité) établies par le pouvoir médical et politique français (les SoC variante française) 'exigent' en principe deux ans de suivi psychiatrique et un traitement hormonal suivi par un endocrinologue, si vous comptez demander un changement de prénom ou d'état civil. La même chose vaut à plus forte raison pour la chirurgie génitale (qui est d'ailleurs la condition préalable, mais hélas pas suffisante, à tout changement d'état civil en France). Donc, si vous vous traitez vous-même 'en free-lance', sans vous faire suivre ni par un psychiatre ni par un endocrinologue, vous risquez d'avoir beaucoup de mal à obtenir un quelconque changement de papiers de la part des autorités françaises. A vous de voir si vous tenez à ces papiers ou non (on peut vivre sans eux, mais beaucoup de gens y tiennent), vous êtes en tout cas prévenu(e).

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  • Les produits 'classiques' pour les transgenre homme-vers-femme

     

    (Pour les transgenre femme-vers-homme, le produit principal est la testostérone. Comme nous n'avons pas assez de connaissances à ce sujet, nous la laissons de côté pour l'instant, en attendant que quelqu'un de compétent veuille nous aider à ce sujet.)

    - Les estrogènes : Ce sont les hormones femelles, et ce sont surtout eux qui transforment votre corps et votre psychisme. Le principal estrogène est l'estradiol (substance identique à celle que le corps de la femme cisgenre produit naturellement). Le produit le plus sûr du point de vue sanitaire est l'estradiol sous forme de gel transdermal (absorbé à travers la peau), suivi par l'estradiol injectable. Les estrogènes sous forme orale (pilules ou cachets) sont, si possible, à éviter (charge lourde du foie et risques accrus de thrombose veineuse), et le produit à éviter absolument est l'ethinylestradiol (estrogène synthétique très risqué pour la santé, mais malheureusement souvent prescrit par des médecins qui ignorent ses risques).

    - Les anti-androgènes : Ils agissent contre les hormones mâles (les androgènes) produites naturellement par votre corps mâle. On en trouve des 'légers' et relativement sûrs d'emploi, comme la finasteride (Proscar®, Propecia®, Fincar®, Finast®) qui atténue les effets de la testostérone. On en trouve aussi des 'costauds' et hautement dangereux pour la santé comme l'acétate de cyprotérone (Androcur®) qui supprime la production de testostérone. Il n'existe hélas pas d'anti-androgène à la fois très efficace et sans danger. Cela dit, un traitement de cheval dans le genre de ce que produit l'Androcur® est rarement indispensable : d'une part, les estrogènes ont eux-mêmes un effet anti-androgéne très efficace, bien que moins rapide, et d'autre part, supprimer entièrement tous les androgènes de votre corps (la trop fameuse 'castration chimique') ne garantit pas du tout une féminisation plus rapide ou plus complète, plutôt au contraire. Par contre, elle garantit des dysfonctionnements du métabolisme et des dépressions assez sérieuses.

    - La progestérone : Une autre hormone femelle, également naturellement produite par le corps de la femme cisgenre, et indispensable à un traitement hormonal homme-vers-femme réussi. C'est une bonne idée d'en prendre une fois votre traitement à base d'estrogènes bien stabilisé. Elle rétablit votre libido (qui a tendance à disparaître à cause des anti-androgènes; la progestérone génère d'ailleurs une libido nettement différente de celle générée par la testostérone, on parle souvent d'une libido 'féminine'), agit positivement sur votre moral (idem; la progestérone a un fort effet antidépresseur), et elle complète les effets 'féminisants' des estrogènes (répartition des graisses, adoucissement de la peau, poitrine moins tubulaire). Elle ralentit la croissance des seins (elle a un effet anti-androgénique, mais aussi anti-estrogénique), mais leur donne une forme plus naturelle. Exigez de la progestérone identique à la substance naturelle, et non pas des progestines (imitations synthétiques de la progestérone qui produisent des effets secondaires masculinisants ainsi que des dépressions).

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    A faire et à ne pas faire

     

    - Ne pas commencer le traitement hormonal si vous n'êtes pas blindé(e) psychologiquement (situation familiale ou professionnelle difficile, dépression, etc). La thérapie hormonale est souvent très éprouvante pour le psychisme, surtout au début (compter une bonne année de yo-yo entre euphorie et grosse déprime).

    - Ne jamais commencer le traitement hormonal avant d'être sûr(e) à 100 % d'avoir fait le bon choix.

    - Un traitement hormonal commencé ne s'interrompt pas, sous peine de détruire irrémédiablement votre santé (d'où l'importance de savoir ce que l'on fait). Vous prendrez des hormones à vie, ne l'oubliez pas !

    - Ne jamais prendre d'anti-androgène seul sans estrogène (risques de dépressions, d'ostéoporose, de dégénérescence cérébrale, et autres problèmes de santé graves, car le corps a besoin d'hormones).

    - Laisser aux hormones le temps d'agir : les effets d'une modification dans le traitement sont très lentes. Attendre au moins 1 à 2 mois avant de commencer à tirer des conclusions et à adapter votre traitement. Ne pas hésiter à dire à votre médecin ce que vous vivez et sentez : il n'est pas dans votre corps, et il a besoin de renseignements pour vous traiter au mieux.

    - Limiter autant que possible (ou les éliminer) l'alcool, le tabac, le café, le thé, toutes les drogues, les repas lourds et tout ce qui peut donner du fil à retordre à votre foie qui aura déjà beaucoup à faire à métaboliser les médicaments que vous lui faites digérer. Une excellente hygiène de vie (un sommeil suffisant aussi) est primordiale quand vous suivez un traitement hormonal. Une fois de plus : vous prendrez des hormones à vie, votre vie changera donc à tout jamais en commençant votre traitement hormonal !

     

     


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