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Par zephylyne le 20 Janvier 2017 à 20:42
Les personnes trans, toujours victimes, toujours oubliées
À la rentrée scolaire 2011, le débat public en France s'est focalisé sur l'enseignement de l'identité de genre aux élèves de 1ère. De nombreuses voix, pour la plupart conservatrices, se sont élevées pour s'opposer fermement à ce qui, pourtant, constitue une occasion remarquable de sensibiliser les jeunes Françaises et Français à la différence entre genre (son identité sexuelle) et sexe (son anatomie). Et donc, en écho, de lutter contre les violences dont peuvent être victimes les personnes trans, qu'elle soit transexuell ou transgenre, et qui peuvent détruire de nombreuses vies, comme le démontrent les témoignages reçus chaque année par SOS homophobie et l'Inter Trans'.
La population trans est estimée à au moins 20.000 personnes en France. Mais elle subit toujours une violence inouïe, nourrie par l'ignorance, le déni, et la stigmatisation de toutes les personnes transidentitaires qui, chacune, sont autant de preuves vivantes que le genre ne peut se réduire au sexe d'une personne. Ainsi, si l'on cumule les témoignages reçus par nos deux associations, chaque semaine, en 2011, une personne trans se faisait agresser sur le territoire français. À chaque fois, ces personnes, victimes d'un acte transphobe (insulte, discrimination, rejet familial, agression physique, meurtre...), ont pris leur courage à deux mains pour témoigner de leur détresse.
Mais combien de personnes trans sont en réalité victime de transphobie ? On ne saurait le dire. Les difficultés à obtenir des chiffres en matière de transidentité sont nombreuses. C'est encore plus difficile à savoir quand on entend tant de fois que l'acte de porter plainte auprès des autorités est douloureux et rarement mené à son terme. Les données dont nous disposons ne peuvent nous donner qu'une idée, non la réalité.
Pourtant, les actions à la disposition des victimes ne manquent pas. En réalité, tous les moyens classiques que peuvent utiliser chaque citoyen-ne français-e pour se défendre existent. Mais si les victimes de transphobie ont des recours possibles, encore faut-il qu'elles trouvent le courage de faire potentiellement face à de nouvelles manifestations d'hostilité lors de leurs démarches, ce qui arrive dans la plupart des cas. Et qu'elles acceptent même que le fondement de l'attaque qu'elles ont subi ne soit pas reconnu. Car la transphobie n'est en effet pas un critère légal de discrimination ou d'aggravation de la peine prononcée suite à la commission d'une infraction. Une agression transphobe est considérée, aujourd'hui, aux yeux de la loi, comme n'importe quelle autre agression. Les personnes trans ne peuvent pas faire reconnaître la cause des violences subies, contrairement aux personnes victimes d'homophobie, de racisme, de sexisme ou d'antisémitisme.
Si la transphobie est assimilée tantôt à l'homophobie, tantôt au sexisme, elle ne saurait pourtant se confondre avec ces deux formes de discrimination. Une agression transphobe n'est pas commise en raison du sexe ou de l'orientation sexuelle de la victime, mais bien en raison de son parcours trans identitaire, de son identité de genre particulière. La transphobie a bien un fondement et une existence propres. C'est pourquoi SOS homophobie et l'Inter Trans', comme beaucoup d'associations LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans), demandent aux responsables politiques et au Défenseur Des Droits à ce que l'identité de genre soit enfin reconnue comme dix-neuvième motif de discrimination dans nos textes de lois.
La situation est encore plus regrettable lorsque l'on pense que bien des actes transphobes seraient évités si le changement d'état civil était facilité. Il suffit d'un coup d'œil aux papiers d'identité d'une personne pour avoir connaissance de sa transidentité. Or l'acte discriminant le plus récurrent, mais aussi le plus blessant, reste en effet pour une personne trans de se voir appeler en référence à son genre "administratif" et non pas à son genre vécu et affiché. Aussi, si simplifier les conditions de changement d'état civil améliorerait évidemment la vie quotidienne des personnes trans, une telle adaptation du dispositif légal actuel (ou jurisprudentiel, devrait-on dire) permettrait surtout d'éviter un certain nombre d'actes hostiles à leur encontre.
Qu'attend-on pour voir la sphère politique s'emparer de ce sujet et sortir de l'impasse et de l'arbitraire jurisprudentiel dans laquelle la France est enfermée depuis 1992 sur ce sujet ? Qu'attend-on pour voir appliquée la résolution 1728 (adoptée en avril 2010) du Conseil de l'Europe qui requiert un nouvel encadrement des conditions de rectification de l'état civil indépendamment des soins médicaux et donc sans obligation de stérilité ? Les personnes trans ont droit au respect de leur dignité et de la primauté de leur personne, à une protection réelle contre la discrimination et les violences, ainsi qu'à un parcours juridique visant à leur permettre de vivre leur vie et non à l'entraver.
source:huffingtonpost.fr
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Par zephylyne le 20 Janvier 2017 à 20:41
La discrimination envers les trans désormais réprimée, décide le Sénat
________________________Le Sénat a inscrit à l'unanimité, jeudi 12 juillet, la discrimination envers les personnes transgenres dans la liste des discriminations punies par le code pénal. Cette inscription s'est faite dans le cadre du débat sur le projet de loi contre le harcèlement sexuel.
Un amendement consensuel, rédigé sur la base d'un sous-amendement du gouvernement et de plusieurs amendements des écologistes, de l'UMP, du PS et du groupe CRC (communistes), a été adopté en ce sens. Il ajoute le critère de "l'identité sexuelle" à l'article du code pénal qui réprime les discriminations, afin de reconnaître la transphobie parmi ces discriminations interdites.
"Omerta législative"
L'homophobie est déjà, depuis 2001, introduite dans le code pénal par le biais du critère de "l'orientation sexuelle", parmi les discriminations prohibées.
Tous les intervenants ont longuement insisté, notamment Esther Benbassa (groupe écologiste), Chantal Jouanno (UMP), Isabelle Pasquet (CRC) ou Michelle Meunier (PS), sur le sort des transsexuels ou transgenres, "particulièrement exposées au harcèlement sexuel". "Nous voulons briser l'omerta législative sur le sujet", a lancé Isabelle Pasquet. "Près de la moitié des personnes transsexuelles ou transgenres sont victimes de harcèlement durant leur transition", a souligné Esther Benbassa.
Chantal Jouanno (UMP) a évoqué "la détresse dans laquelle se trouvent les personnes transsexuelles". Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, a soutenu l'amendement. Un collectif d'associations de personnes transsexuelles avait été auditionné par le groupe de travail mis en place par le Sénat après l'abrogation par le Conseil constitutionnel du délit de harcèlement sexuel.
source:huffingtonpost.fr
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Par zephylyne le 20 Janvier 2017 à 20:34
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