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  • Cours d’autodéfense pour les femmes et les trans

    Face à la pénurie de monitrices, l’association féministe L’Echappée veut mettre en place des formations destinées aux femmes, aux lesbiennes et aux trans, dans une approche physique mais aussi psychologique.

    5 février 2015 | par Steve Hug

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    L’Echappée remet le couvert pour un nouveau projet. L’association de femmes pour les femmes veut mettre en place une formation spécifique pour entraîner des monitrices d’autodéfense, qui manque cruellement en Suisse. Un an après avoir réalisé «Passion Rurale», une ferme rénovée qui accueille des activités culturelles et des formations dans un esprit féministe, l’association qui opère entre la Belgique, la France et la Suisse lève des fonds pour apprendre aux femmes, lesbiennes et trans à se défendre.
    suite sure:http://360.ch/blog/magazine/2015/02/cours-dautodefense-pour-les-femmes-et-les-transsexuelles/

     


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  •  Coup de pouce de l’onu à une future loi contre l’homophobie

    Un rapport des Nations unies appelle la Suisse à inscrire la discrimination contre les LGBT dans son Code pénal. Le sujet doit justement être débattu au Parlement le mois prochain.

    Le Comité des droits de l’enfant des Nations unies a adressé ses recommandations à la Suisse cette semaine. Son rapport invite la Confédération à faire davantage pour renforcer la tolérance et le respect mutuel, notamment «à adopter une législation complète contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre» et de les inclure dans l’article 261bis du Code pénal, consacré à la lutte contre le racisme. En 2012, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU avait déjà adressé des remontrances à Berne pour son absence de législation contre l’homophobie et la transphobie.

    Impunité

    Le rapport des Nations unies apporte de l’eau au moulin du conseiller national Mathias Reynard dont l’initiative parlementaire va dans le même sens. Déposée en mars 2013, elle sera soumise au vote du Parlement le mois prochain. «Il est inacceptable que les déclarations homophobes restent impunies», rappelle le socialiste valaisan à la «NZZ am Sonntag». Son texte devrait bénéficier du soutien du PS et des Verts, ainsi que du PDC, du BDP, des Vert’libéraux et d’une partie du PLR, estime le journal dominical. L’UDC genevois Yves Nidegger compte s’y opposer sur le plan juridique. La norme antiraciste traite de la discrimination sur la race, l’ethnie ou la religion. Placer l’homosexualité au même niveau, serait selon lui «absurde et contre-productif» pour les personnes concernées, même si c’est ce que souhaite l’ONU.

    A noter que le Grand Conseil du Canton de Genève a également déposé à Berne une initiative contre les discriminations basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, qui sera également soumis au vote de la Chambre basse.
    source:dialogai.org


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  • L’École doit s'engager contre l'homophobie et la transphobie

     


    TRIBUNE
    Le rôle de l’école est d’alléger le poids des déterminismes pour favoriser l’émancipation de tous les élèves.

    L’école doit œuvrer à la déconstruction des stéréotypes de genre. Pourquoi ? Parce qu’ils enferment les hommes et les femmes, les filles et les garçons dans certains rôles et comportements sexués, qui ont des conséquences en terme d’inégalités, de discriminations et de violences. Les salaires inférieurs des femmes, les violences conjugales et les prises de risques «viriles» des jeunes hommes sur la route n’en sont que des exemples parmi tant d’autres.

    La complémentarité des sexes n’est qu’un mythe, qui réserve la sphère publique aux hommes et la sphère familiale et domestique aux femmes, et qui vise à maintenir l’ordre social en le faisant passer pour «naturel». Chaque fille, chaque garçon est un être unique, et il n’existe pas de particularités de goût, de caractère ou d’aptitude qui serait partagé par toutes les filles ou par tous les garçons. Les résultats des neurosciences montrent que les différences de cerveaux sont individuelles, il est faux de parler de cerveau féminin ou masculin. Le cerveau humain est programmé principalement pour une chose : apprendre. Tout dépend ensuite de ce qu’on lui donne à apprendre.

    Pour autant, déconstruire le genre n’aboutit pas à l’indifférenciation tant redoutée par certain-es qui agitent l’épouvantail d’une pseudo «théorie». Il s’agit de prendre conscience que la plupart des différences entre les sexes ont été culturellement construites, afin que chaque personne puisse évoluer librement et choisir sa profession, ses loisirs, ses centres d’intérêt, ses comportements indépendamment de son appartenance de sexe. Le résultat n’en sera donc pas l’uniformité, mais au contraire la richesse de la diversité !

    La question du genre, et donc de la construction de sa propre identité, n’est pas réservée aux seules personnes qui pourraient d’une façon comme d’une autre remettre en question les «normes» et les codes établis homme/femme. Elle est universelle, parce qu’elle concerne TOUS les individus, qui tout au long de leur vie viennent peu ou prou réinterroger cette notion au fil des apprentissages, de leur culture, de la perception et de la «revendication» de leur personnalité, et cela se traduit par leur posture, leur langage, leur habillement… La façon dont chaque personne s’approprie ou rejette les codes de genre, en négociant et en s’affranchissant plus ou moins des normes, cette «expérience» du genre est unique et très personnelle.

    Dans la même optique, l’école doit évoquer les questions LGBT. Parler d’homosexualité ne peut pas inciter les jeunes à devenir homosexuel-les pour autant, parce qu’on ne choisit pas de qui on tombe amoureux. De même que lutter contre le racisme ne les incite pas à changer de couleur de peau ! On se découvre gay, lesbienne, bi ou trans dans tous les milieux, quelle que soit l’éducation reçue, y compris dans la famille. Mais selon que l’homosexualité et la transidentité sont banalisées ou diabolisées dans son milieu, le/la jeune pourra s’épanouir en harmonie avec ce qu’il/elle est, ou ne pourra pas choisir de s’assumer et éprouvera une grande souffrance. Ainsi, l’école a un rôle à jouer dans la prévention de la dépression et du suicide des jeunes LGBT, suicide dont les chiffres sont une vraie question de santé publique.

    Oui, c’est bien le rôle de l’école d’agir dans une logique de prévention des discriminations, du harcèlement et des violences. C’est bien son rôle d’accueillir tou-tes les enfants, quelles que soient les familles dans lesquelles ils/elles grandissent ; les familles homoparentales, transparentales sont des familles comme les autres.

    La lutte contre les LGBTphobies est bien incluse dans la mission de l’école d’éduquer contre toutes les formes de xénophobie, au même titre que la lutte contre le racisme, le sexisme, la stigmatisation liée à la situation sociale ou au handicap.

    C’est bien le rôle de l’école d’alléger le poids des déterminismes pour favoriser l’émancipation de tou-tes les élèves, de jeunes dont la personnalité est en construction. Elle doit contribuer à inventer une culture de l’égalité : égalité en droits, mais aussi égalité subjective afin que chaque personne, unique, se sente pleinement l’égale de l’autre quelle que soit son identité.

    (1) FCPE, Fep-CFDT, Ferc-CGT, FSU, Sgen-CFDT, Sud éducation, UNEF, FIDL, UNL
    Par le Collectif éducation contre les LGBTphobies en milieu scolaire (1)
    source:liberation
     

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  • Homosexualité, transsexualité: nous sommes partout

    TRIBUNE

    L’homosexualité est un sniper silencieux qui colle une balle dans le cœur des enfants des cours de récréation, il vise sans chercher à savoir s’ils sont gosses de bobos, d’agnostiques ou de catholiques intégristes. Sa main ne tremble pas, ni dans les collèges du VIe arrondissement, ni dans les zones d’éducation prioritaires. Il tire avec la même précision dans les rues de Chicago, les villages d’Italie ou les banlieues de Johannesburg. L’homosexualité est un sniper aveugle comme l’amour, éclatant comme un rire et aussi tendre qu’un chien. Et s’il se lasse de prendre des enfants pour cible, il tire une rafale de balles perdues qui vont se loger dans le cœur d’une agricultrice, d’un chauffeur de taxi, d’un chanteur hip-hop, d’une factrice pendant sa tournée… la dernière balle a atteint une femme de 80 ans pendant son sommeil.

    La transsexualité est un sniper silencieux qui colle une balle dans la poitrine d’enfants plantés devant un miroir ou qui comptent leurs pas sur le chemin de l’école. Il ne se préoccupe pas de savoir s’ils sont nés d’une insémination artificielle ou d’un coït catholique. Il ne se demande pas s’ils viennent de familles monoparentales ou si papa portait du bleu et maman s’habillait de rose. Il ne tremble ni du froid de Sotchi ni de la chaleur de Carthagène. Il ouvre le feu aussi bien sur Israël que sur la Palestine. La transsexualité est un sniper aveugle comme le rire, éclatant comme l’amour, aussi tendre et tolérant que le sont les chiennes. De temps en temps, il tire, sur une professeure en province ou sur un père de famille, et boum.

    Pour ceux qui ont le courage de regarder la blessure en face, la balle devient la clé d’un monde dont ils n’avaient jamais rien vu auparavant. Les rideaux s’ouvrent, la matrice se décompose. Mais parmi ceux qui portent la balle dans la poitrine, quelques-uns décident de vivre comme s’ils ne sentaient rien.

    D’autres compensent le poids de la balle en faisant de grands gestes de Don Juan ou de princesse. Des médecins et des Eglises promettent d’extirper la balle. On dit qu’en Equateur une nouvelle clinique évangéliste ouvre chaque jour, pour ré éduquer les homosexuels et les transsexuels. Les foudres de la foi deviennent des décharges électriques. Mais nul n’a jamais su comment extirper la balle. Ni les mormons ni les castristes. On peut l’enfouir plus profondément dans sa poitrine, mais on ne peut jamais l’extirper. Ta balle est un ange gardien : elle sera toujours à tes côtés.

    J’avais 3 ans quand pour la première fois j’ai senti le poids de la balle. J’ai su que je la portais en entendant mon père traiter de sales gouines dégueulasses deux filles étrangères qui marchaient en se donnant la main dans la rue. Ma poitrine s’est mise à brûler. Cette nuit-là, sans savoir pourquoi, j’ai imaginé pour la première fois que je m’échappais de ma ville et que je partais dans un autre pays. Les jours qui suivirent furent des jours de peur, et de honte.

    Il n’est pas difficile d’imaginer que parmi les adultes qui participent aux manifestations de la colère certains portent, enkystés dans leur plexus, une balle ardente. Par simple déduction statistique, et connaissant la virtuosité des snipers, je sais que certains de leurs enfants portent déjà la balle au cœur. J’ignore combien ils sont, quel est leur âge, mais je sais que certains d’entre eux ont la poitrine qui brûle.

    Ils portent des banderoles qu’on a mises entre les mains, qui disent «ne touchez pas à nos stéréotypes». Mais ils savent qu’ils ne pourront jamais être à la hauteur de ces stéréotypes. Leurs parents hurlent que les groupes LGBT ne doivent jamais entrer dans les collèges, mais ces enfants savent que ce sont eux, les porteurs de la balle LGBT. La nuit, comme quand j’étais enfant, ils vont au lit avec la honte d’être les seuls à savoir qu’ils sont la déconvenue de leurs parents, ils vont se coucher avec la peur de ce que leurs parents les abandonnent s’ils apprennent, ou préfèrent encore qu’ils meurent. Et ils rêvent peut-être, comme moi avant eux, qu’ils s’enfuient dans un pays étranger, dans lequel les enfants qui portent la balle sont les bienvenus. Et je voudrais dire à ces enfants : la vie est merveilleuse, nous vous attendons, ici, nous sommes nombreux, nous sommes tous tombés sous la rafale, nous sommes les amants aux poitrines ouvertes. Vous n’êtes pas seuls.

    Beatriz Preciado est philosophe, directrice du Programme d’études indépendantes musée d’Art contemporain de Barcelone (Macba).

    Cette chronique est assurée en alternance par Sandra Laugier, Michaël Fœssel, Beatriz Preciado et Frédéric Worms.
    Paul B. PRECIADO philosophe, directrice du Programme d'études indépendantes musée d'Art contemporain de Barcelone (Macba)


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