-
Q'est-ce que la transition ?
Samedi 21 Janvier 2017 à 19:36 zephylyne
Qu’est-ce que la transition?
La transition est le processus de changement d’un sexe à un autre d’une identité sexuelle à une autre. Lorsqu’il est en transition, le trans subit une thérapie hormonale, il vit conformément à son identité
sexuelle plutôt que biologique et, parfois (mais pas toujours), il subit
une chirurgie.
Chaque personne a son propre cheminement. À cause des difficultés rencontrées,la plupart des trans font appel à un thérapeute qui connaît les questions trans pour les accompagner dans leur cheminement.
Pour commencer, la transsexualité doit être diagnostiquée (« dysphorie de genre ») par un spécialiste, habituellement un psychiatre. Bien entendu, les trans ont généralement une assez bonne idée de ce qui leur arrive, mais le crédit du diagnostic va toujours au spécialiste!
Après environ six mois de thérapie hormonale, les transformations physiques deviennent évidentes. À ce stade, la personne change socialement d’identité sexuelle – et commence à s’exprimer par des
vêtements, un style, des manières et un nom conformes à son sexe physique émergent (masculin ou féminin).
À un certain stade, la personne commence à vivre à temps plein comme un membre du « nouveau » sexe et fait officiellement changer son nom et divers autres dossiers. Lorsqu’une personne change
socialement de sexe, elle éprouve le besoin d’appartenir pleinement à ce sexe.
Le lieu de travail est souvent le dernier endroit où les trans expriment socialement leur identité sexuelle, car le risque financier, émotif et de sécurité personnelle est élevé. Pour plusieurs trans, l’expression sociale de la nouvelle identité sexuelle est le moment de la transition où la vulnérabilité est la plus grande – et ce, bien avant qu’ait eu lieu
la moindre chirurgie.
Bien entendu, ce sexe n’a rien de « nouveau » en soi – c’est simplement que les
caractéristiques sexuelles, physiques et hormonales sont transformées pour être conformes
au sexe qui a toujours été ressenti.
Après avoir exprimé socialement leur véritable identité sexuelle pendant une année ou deux, plusieurs trans optent pour un réassignement sexuel chirurgical. (En fait, pour être admissible au RSC, les trans
doivent vivre socialement l’expression de leur identité sexuelle pendant
une année ou deux, selon les exigences de la clinique de réassignement
sexuel qui les suit.)
Les différentes chirurgies peuvent s’effectuer sur plusieurs mois ou années. Elles peuvent aussi ne pas s’effectuer du tout : cela dépend de ce que veut le trans, de sa situation financière, de sa situation de
vie, ainsi que des options de traitement et de leur disponibilité. La plupart des procédures chirurgicales autres que la chirurgie génitale exigent moins de deux semaines d’absence du travail (la chirurgie
génitale entraîne une absence de deux ou trois mois). Comme les trans sont généralement en meilleure santé que les gens qui subissent une chirurgie pour guérir une maladie, ils récupèrent plus rapidement et ont moins de restrictions à leur retour au travail.
Le réassignement sexuel chirurgical et la thérapie hormonale sont des traitements médicaux qui ont un taux de succès élevé – et qui peuvent sauver la vie. Le stress associé au fait de « vivre dans le mauvais corps », d’effectuer une transition et de subir un réassignement sexuel chirurgical ne doit pas être sous-estimé. Cependant, une fois que les problèmes liés à l’identité sexuelle sont réglés, les trans ont la capacité de vivre enfin leur vie telle qu’ils l’ont toujours souhaitée.
Bien des gens croient à tort que la transsexualité est un problème d’orientation sexuelle. Ce n’est pas le cas. C’est l’identité profonde ressentie qui amène une personne à vouloir changer de sexe, et non
pas le sexe de la personne avec qui elle souhaite entretenir une relation.
Après la transition, certains trans entreprennent des relations avec des personnes de même sexe, alors que d’autres recherchent des partenaires de sexe opposé. Certains conservent leurs relations d’avant la transition,d’autres non.
Processus et étapes de la transition
La transition est un long processus. Généralement, quand la travailleuse ou le travailleur est prêt à discuter de son plan de transition avec l’employeur et le syndicat, c’est le fruit de plusieurs années de
réflexion et de préparation Il se peut même qu’en dehors du lieu de travail, le trans ait adopté
socialement l’identité sexuelle (du sexe auquel il s’identifie et non pas de son sexe physique) depuis un certain temps. Pour bien des trans, le lieu de travail est le dernier endroit où dévoiler sa véritable identité sexuelle.
Une des erreurs les plus courantes des employeurs et des syndicats est de présumer que la transition n’a pas lieu « tant que le réassignement sexuel chirurgical n’est pas complété ». C’est un peu comme refuser d’accommoder une femme enceinte tant que le bébé n’est pas né.
C’est au tout début de la transition que la travailleuse ou le travailleur a le plus besoin de soutien – quand les premiers pas sont faits vers l’expression de la véritable identité sexuelle, que le nom est changé et que l’entourage est informé de l’intention de transition.
À partir du moment où la travailleuse ou le travailleur dévoile son intention de transition, le besoin de soutien au travail se fait sentir.
C’est à ce stade que les dossiers doivent être adaptés, que l’entourage doit commencer à utiliser le bon nom par lequel la personne souhaite être désignée, qu’un accès sécuritaire aux vestiaires, toilettes, etc. doit lui être assuré et que la solidarité de l’entourage doit entrer en jeu pour
assurer sa sécurité et protéger son droit à la dignité.
Les employeurs et les syndicats ne peuvent pas attendre pour agir que le nom soit légalement changé et que la chirurgie et la thérapie hormonale aient eu lieu. L’idée « d’attendre » que la chirurgie soit complétée ne tient pas compte de la réalité du processus de transition et ne tient surtout pas compte du fait que la chirurgie n’est pas toujours le but ultime de la
transition.
Chaque trans a sa propre opinion sur la transition et la chirurgie génitale peut être envisagée comme ne pas l’être. Par contre, la société aspire à un « aboutissement » et (s’en étonnera-t-on) croit que tout est une question de génitalité. De nombreux trans effectuent une transition réussie sans passer par la chirurgie. Pour certains trans, le RSC est essentiel à la transition; pour d’autres, l’accès aux hormones
suffit.
Effectuer une transition en milieu de travail peut être tout aussi libérateur que terrifiant
******
Vous devez être membre pour poster un message.