• Les standards of care (normes de soins) selon la WPATH


    Samedi 21 Janvier 2017 à 12:33
    zephylyne

    Les Standards of care (normes de

    soins) selon la WPATH

     

     

    En 1979 fut créée la Harry Benjamin International Gender Dysphoria Association
    (HBIGDA), une association internationale et interdisciplinaire dédiée aux professionnels des troubles de l’identité sexuelle (GID).

    La HBIGDA a récemment changé son nom en World Professional Association for Transgender Health (WPATH), et est devenue la principale voix médicale et clinique dans le discours actuel du monde occidental sur la transsexualité.

    Le traitement de la transsexualité demeure toutefois une sous-spécialité du secteur médical 
    et bien que la majorité des acteurs concernés par la transsexualité soient partisans du traitement de réassignation sexuelle, certains pays affichent toujours un conflit entre ceux qui traitent la transsexualité et le courant médico-psychiatrique dominant.

    La WPATH estime que l’évaluation et le traitement des personnes transsexuelles demandent une collaboration entre diverses disciplines médicales (psychiatrie, endocrinologie, 
    chirurgie).

    La WPATH a établi des normes acceptées à l’échelle internationale : les Standards of care (normes de soin), consignes relatives au traitement des «troubles de l’identité de genre».

    Ces directives sont adaptées aux avancées de la science ; la sixième version a été publiée en 2001.

    Comme le formule la WPATH dans ses normes de soins, le traitement médical se concentre sur la suppression de la détresse engendrée par la dysphorie de genre et non sur les tentatives de changement de l’identité de genre d’une personne.

    Trois critères sont requis pour pouvoir parler de GID : «1) la personne concernée doit aspirer à être acceptée comme appartenant à l’autre sexe, ce qui va généralement de pair avec la volonté d’adapter son corps autant que possible au sexe souhaité par le biais d’un traitement hormonal et chirurgical, 2) ce souhait doit être présent durant une période prolongée, 3) la demande ne peut être le symptôme d’un autre problème mental ou d’une affection intersexuée».

    Si le diagnostic indique un GID, le physique pourra être adapté à l’identité de genre 
    ressentie par le biais d’un traitement hormonal et d’interventions chirurgicales. Toutes ces démarches s’effectuent progressivement avec un encadrement psychosocial, conformément au protocole défini par les normes de soins.

    Le monde médical belge reconnaît le diagnostic de la transsexualité et accepte depuis 1985 
    la sex reassignment surgery (SRS, chirurgie de réassignation sexuelle) comme l’une des étapes du traitement.

    Les rares études de suivi relatives à ce traitement sont positives quant à ses résultats.

    Ceux-ci sont toutefois éminemment tributaires de la force psychologique personnelle et du niveau de soutien social et professionnel pendant et après le processus de transition.

    Les différentes versions des normes de soins reflètent l’évolution des réflexions sur la variance ou la diversité de genre. Ainsi, on constate de nombreux changements entre la Version 5 (SOC5, 1998, basée sur le DSM IV) et la Version 6 (SOC6, 2001, basée sur le DSM IV-R). D’après Califia, cette progression est intimement liée à la 
    confrontation avec des associations de patients de mieux en mieux organisées et informées.

    En comparaison avec celui de la SOC5, le langage de la SOC6 est bien plus respectueux. Cette version est en outre plus orientée vers le patient que les précédentes.

    A titre d’exemple, la SOC6 reconnaît que la prescription d’une thérapie hormonale peut aider certains patients, même s’ils ne souhaitent pas d’interventions chirurgicales ou 
    d’expérience de vie réelle dans le rôle de genre choisi, afin d’éviter que des individus n’achètent des hormones de qualité inconnue sur le marché noir, n’utilisent des quantités arbitraires et se passent d’un suivi médical. 
    Par ailleurs, la SOC6 reconnaît que le traitement des hommes trans diffère de celui des femmes trans. Ainsi, les hommes trans sont autorisés à subir l’opération mammaire et même à suivre une thérapie hormonale avant la période de vie réelle.

    La SOC6 aborde aussi des thèmes tels que les droits reproductifs des personnes 
    transgenres et la position des personnes transgenres enfermées (dans des institutions ou en milieu carcéral). 
    Elle stipule en outre que le refus d’un traitement sur la seule base d’une maladie sanguine (comme le VIH ou l’hépatite B ou C) est contraire à l’éthique.

    Ces dernières années, la WPATH a accueilli un certain nombre de membres transgenres, dont quelques activistes, de sorte qu’une voix critique y résonne désormais quant à la terminologie de la «dysphorie de genre». Ces personnes arguent que l’évocation d’une dysphorie de genre ou d’un trouble de l’identité de genre entraîne une pathologisation du phénomène, et que ce qui n’est en fait qu’une «différence» est alors qualifié de maladie ou de «trouble». Elles estiment en outre que le terme «dysphorie» ne témoigne aucun respect envers la diversité actuelle des personnes transgenres.

    Il est d’ailleurs significatif que l’ancienne HBIGDA se soit rebaptisée WPATH (World Professional Association for Transgender Health) en 2006. Remarquons que la nouvelle dénomination abandonne le terme «dysphorie de genre» et met l’accent sur la santé (health) des personnes transgenres. En plus des disciplines habituelles - médecine, psychologie, consultation et 
    psychothérapie - la WPATH rassemble des professionnels issus des domaines suivants: droit, travail social, études de la famille, sociologie, anthropologie, sexologie, thérapie vocale et autres domaines connexes.
    De nos jours, les praticiens constatent que la variance de genre se développe et ne se limite plus à un système 
    binaire. Ils parlent de plus en plus d’un phénomène, plutôt que d’une pathologie, d’une variation naturelle de la pensée homme/femme ordinaire et binaire en matière de genre.
    Les transgendéristes n’entrent que depuis peu en ligne de compte pour un traitement conformément aux directives officielles (SOC) de la WPATH. Les équipes « genre » n’ont pasencore de traitement officiel, par manque de diagnostics médicaux, même si divers signes dénotent une intention de renoncer à la pensée dichotomique.

    En Belgique, un certain nombre de médecins ou de centres commencent progressivement à 
    prévoir un traitement et un accompagnement pour le transgendérisme. Pour les personnes qui ne souhaitent pas procéder à une réassignation sexuelle complète, comme les transsexuel(le)s, il faut développer un protocole solidement étayé, qui indique dans quels cas un traitement est pertinent, déclare Cohen-Kettenis.

    A titre d’exemple, Gooren précise que de nombreuses personnes entamant un traitement lié à la transsexualité le font pour s’arrêter à mi-chemin, au stade intermédiaire qui leur convient.

    Ils s’enferment ainsi dans le carcan de la transsexualité. Mais depuis peu, les personnes relevant de cette forme intermédiaire veulent être reconnues et traitées en tant que telles. Bien qu’il reste un chemin à parcourir avant que les «formes intermédiaires» entre homme et femme ne soient reconnues dans les cercles médicaux, politiques et d’assurances, Gooren 
    s’attend à ce que la médecine propose un vaste éventail de possibilités à terme. En tant que médecin chevronné, il met néanmoins le doigt sur la plaie. Une question importante, y compris pour le groupe intermédiaire, demeure la suivante : à quel point les gens sont-ils stables dans leurs aspirations? La crainte des flippers(personnes changeant plusieurs fois d’identité de genre) et des éventuelles poursuites judiciaires qui peuvent 
    en découler, est importante parmi les médecins. Le principal risque est que si une plainte est déposée à son encontre par un patient qui n’est pas (plus) satisfait du résultat de son traitement, un médecin ne peut faire appel à personne en tant que témoin-expert.

    Le diagnostic et l’encadrement psychiatriques au sein d’une équipes « genre » ont donc deux fonctions essentielles: d’une part, protéger les praticiens contre ceux qui 
    regrettent leurs choix et maintenir leur aura de scientificité et, d’autre part, encadrer le patient au moyen d’une équipe professionnelle et multidisciplinaire tout au long du processus
    source:igvm-iefh



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