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Les étapes du traitement
Samedi 21 Janvier 2017 à 22:50 zephylyne
Les étapes du traitement
La première étape du traitement psychiatrique consiste à déterminer le diagnostic de transsexualisme, ce qui va permettre aux patients d'émerger de la phase de confusion et d'incertitude et du sentiment d'incompréhension qui les font tant souffrir depuis des années et les désespèrent de trouver un jour une solution. Les tests psychologiques établissent un diagnostic de personnalité et dépistent d'éventuelles comorbidités psychiatriques.Il est important d'examiner les différents diagnostics différentiels proches du transsexualisme comme certaines formes intermédiaires ou secondaires, ou encore une simple homosexualité avec un goût pour le travestissement. Puis, l'écoute bienveillante et le soutien permettent de soigner la dépression et les idées suicidaires qui sont très fréquentes.
Le traitement hormonal permet à ceux qui ne l'ont pas déjà fait auparavant de se mettre à vivre publiquement comme des individus du sexe souhaité ; c'est ce qu'on appelle le real life test ou experience, ce qui est une étape très significative et qui permet de confirmer ou d'infirmer le diagnostic de transsexualisme vrai. Il est important que le psychiatre accompagne et suive de près les changements que cela engendre dans les relations tant privées que sociales. Il est recommandé que le psychiatre rencontre les membres proches de la famille et le ou la partenaire pour répondre à leurs nombreuses questions et les soutenir dans la démarche. Les témoignages émouvants de transsexuels qui ont raconté leur histoire et leur parcours personnel en attestent clairement. Faire connaissance avec les parents ou frères et sœurs des patients permet de confirmer le diagnostic de transsexualisme et de savoir comment l'enfance et la puberté ont été vécues et comprises par l'entourage et quelles ont été leurs observations ou réactions face à cet enfant souvent décrit comme atypique, bizarre et replié sur lui-même.
Leslie Lothstein, psychiatre américain qui a une grande expérience dans ce domaine, décrit bien les étapes successives de cette prise en charge psychothérapeutique : une fois l'alliance établie avec le patient autour de buts thérapeutiques définis d'un commun accord, le soulagement symptomatique apparaît et l'état de souffrance psychologique s'améliore puis se stabilise peu à peu, ce qui permettra dans une deuxième phase l'élaboration des conflits précoces remontant à l'enfance et aux relations parentales. L'identité de genre étant un processus qui évolue au cours de la vie, le thérapeute doit rester neutre, flexible et ouvert à toute issue, chirurgicale ou non. L'expérience lui permet de répondre aux questions et aux besoins de ses patients et, surtout de lutter contre ses mouvements contre-transférentiels provoqués par ses propres croyances et angoisses qui sont autant de biais et de résistances qui peuvent faire obstacle à la poursuite du traitement. Il est important pour cela de collaborer étroitement avec les autres membres de l'équipe thérapeutique, et de prendre toujours à plusieurs les décisions pour initier le traitement hormonal et chirurgical. Seul un état d'esprit ouvert et tolérant, sans jugement culpabilisant face à la bisexualité, à l'homosexualité ou au goût du travestissement, permet de suivre ces patients sur leur long chemin de croix.
Différentes formes de psychothérapie peuvent être offertes aux transsexuels : individuelle, psychodynamique, cognitivo-comportementale, counceling sexologique, thérapie systémique, familiale ou conjugale. La thérapie de groupe est particulièrement efficace car les informations émanant des membres du groupe qui se trouvent à des stades de transformation différents offrent un soutien et des explications utiles à tous.25 La prise de médicaments, en particulier les antidépresseurs, s'avère souvent nécessaire et efficace.
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